J’ai commencé la
photographie argentique et le tirage en laboratoire en autodidacte à 23 ans, en 1999.
Afin de compléter ma
connaissance du laboratoire, j’ai suivi l’atelier labo photo du Centre Culturel
Loisirs et Rencontres animé par William Pougeon
entre 2001 et 2003.
Puis, après une première année à
l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Clermont-Ferrand (2003-04), riche de
découvertes des arts plastiques et graphiques, j’ai repris ma quête artistique
en solitaire.
A contre courant des penchants
conceptualistes de la "photographie contemporaine", je m'attache à
accorder plus d'importance au rendu esthétique qu'à l'évidence du propos…
Mon sujet de prédilection est l’humain… pourtant loin de vouloir rendre un
témoignage de cette réalité qui m’angoisse dans ce qu’elle a d’éphémère, je
recherche des atmosphères… des sensations… des images mentales plutôt que réalistes, sortes de traces de l’autre dans le souvenir, dans le rêve ou le cauchemar.
Le modèle joue un rôle
essentiel… il est acteur à part entière dans mon processus de création. Après
s’être imprégné de mon travail lors de discussions et de visionnages de
photographies, il improvise les poses me proposant alors l’image qu’il a de ce
que je fais. Je m’inspire de son inspiration… de son naturel… de sa
personnalité.
Ainsi, je m'amuse
à brouiller
l’image, à rendre sa
lecture d'abord énigmatique, invitant alors le spectateur à laisser
libre-court à son imaginaire pour y trouver sa propre signification.
Quel plaisir de pouvoir jouer
avec la réalité de l’instant de la prise de vue… le sujet est bien réel, la
situation est bien concrète… pourtant… par les choix d’un éclairage brutal et rasant, d’angles de prise de vue décalés, de faibles profondeurs de champs puis au laboratoire par le jeu des densités et des
masquages, l’image apparaît enfin comme échappée d’un songe… en quête de poésie…
J'effectue l'essentiel de mon travail photographique à partir de films argentiques noir et blanc que je développe et tire ensuite dans
mon laboratoire.
Pourtant, depuis
2008, le numérique a fait son
apparition dans mon travail. L’envisageant tout d’abord comme un outil d’étude,
il m’est apparu que son utilisation était complémentaire de mon travail
argentique et que ce nouveau médium pourrait me permettre d’approfondir mes
recherches, diversifier ma quête d’images tout en gardant la même approche de la photographie qu’avec
l’argentique, autant à la prise de vue qu’au niveau du traitement de l’image. Le
labo se transpose en logiciel où les manipulations restent les mêmes (luminosité,
contraste et masquages).
Le travail de laboratoire
(chimique ou informatique) est fondamental. Il est expérience, transfiguration
sans cesse renouvelée de l'image… La recherche de l'harmonie dans la
composition par la densité et l’équilibre des valeurs, constituent les points
forts d'une quête exigeante et perpétuelle - pourtant à jamais insatisfaite -
de "perfection" de l’image.